Erwan Balanant, MODEM : « Je crois aux vertus de l’alternance pour plus de créativité »
Interview – Développement durable ?
Par François Delotte le 03/05/2012
Le « ni ni » de 2007 semble bel et bien enterré… Alors que François Bayrou vient de se prononcer, « à titre personnel », en faveur de François Hollande en adhésion à des « valeurs » plus qu’ à un programme, rencontre avec Erwan Balanant, candidat du MODEM aux élections législatives dans la 8e circonscription du Finistère. (Article mis à jour le 4 mai)
Erwan Balanant se présente aux élections législatives dans la 8ème circonscription du Finistère sous la bannière du MODEM.
Comment se positionne le MODEM face aux problématiques de développement durable ?
Pour le MODEM, le développement durable est une question fondamentale. Et c’est un regret pour François Bayrou qu’on en parle très peu dans la campagne. Nous considérons qu’il convient de se baser sur les trois piliers du développement durable (économique, social et environemental), sans en négliger aucun.
Le social est un aspect qu’on oubli souvent. François Bayrou a une proposition assez forte en ce domaine : que les employés des entreprises de plus de 50 salariés puissent participer au processus décisionnel et puissent avoir accès à leur conseil d’administration par l’intermédiaire du droit de vote.
Nous nous sommes également emparés du sujet de la moralisation de la vie publique et politique, en voulant créer une gouvernance apaisée.
Concernant l’économie sociale et solidaire, nous préconisons la création des sociétés à objet sociale environnementale et économiques pour lesquelles les taux d’imposition pourraient être minorés en raison de la nature de leurs activités.
Quelle est la position du MODEM vis-à-vis de l’énergie nucléaire ?
L’enjeu est de décarboner autant que possible l’énergie. Le nucléaire pose trois questions. A-t-on des équipements totalement sécurisés ? En cas d’accident, peut-on arrêter efficacement le processus ? Peut-on avoir une gestion des déchets sans impacts sur l’environnement ?
Pour François Bayrou, le nucléaire ne peut-être qu’une énergie de transition, si les conditions de sécurité le permettent. Nous préconisons une transition s’appuyant sur la recherche et le développement de nouveaux moyens de production, comme les énergies renouvelables, allant de 25 à 30 ans.
Que pensez-vous de la façon dont les deux candidats au second tour de l’élection présidentielle abordent la question de la dette publique ?
Ce thème était un des axes forts de notre campagne. A partir du moment où les feuilles de sécurité sociale sont payées par nos enfants, on ne peut pas dire qu’il y ait développement durable. Même s’ils affichent une volonté de réduire le déficit, aucun des deux candidats ne proposent de réelle solution car ils s’appuient sur des prévisions de croissance inatteignable. La dette menace notre contrat social. C’est pourquoi Bayrou prévoit de réduire de 50 milliards d’euros nos dépenses et de trouver 50 milliards de recettes supplémentaires par an jusqu’au retour à l’équilibre budgétaire en 2016.
Que pensez-vous du positionnement des deux candidats qualifiés pour le second tour face aux électeurs qui ont voté pour le Front National au premier tour ?
Le score du Front National est l’expression d’un malaise fort. Et je ne crois pas que c’est en allant dans la surenchère de Nicolas Sarkozy que l’on va apaiser notre pays. Il faut aussi que le PS face attention à ne pas faire de promesses intenables. Car c’est en mettant le pays dans un état de colère que l’on arrive à de tels résultats.
Il y a quelques jours, François Bayrou, a envoyé une lettre à Nicolas Sarkozy et à François Hollande pour les inviter à se positionner sur un certain nombre de sujet. Cela n’est-il pas un moyen pour le MODEM de retrouver une visibilité politique alors que les deux derniers candidats en lice courtisent les électeurs du Front National ?
A la lecture de la presse, j’ai l’impression que le MODEM est au centre de tous les intérêts. Cela est logique car il y a quand même 3 millions d’électeurs qui ont voté pour nous. De plus, François Bayrou reste la personnalité politique préférée des français.
Dans cette lettre, François Bayrou invite notamment les deux candidats à se positionner sur la question de la dette et de la crise financière. C’est le problème le plus important à régler car la dette peut, à moyen terme, menacer notre contexte social. François Bayrou attend des réponses de la part des deux candidats et donnera sa position le 2 mai, après le débat.
Vous êtes candidat aux élections législatives dans la huitième circonscription du Finistère. A ce titre vous avez déclaré avoir la confiance de François Bayrou pour incarner une alternative « démocrate, humaniste et écologique sur notre territoire » (cf. Le télégramme, 24 avril 2012). Quelles places prennent les problématiques environnementales dans votre programme ?
Nous partons du constat que ni l’UMP ni le PS ne répondent pas à ces questions de façon suffisamment pertinente. Un exemple révélateur de cela est le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, auquel le MODEM s’oppose. PS et UMP soutiennent de concert ce projet. Alors que plutôt que d’investir dans cet aéroport inutile, il faudrait développer les infrastructures aéroportuaires de l’aéroport actuel et faire une ligne TGV entre Nantes et Rennes.
Je trouve que les deux partis dominants ne vont pas assez loin dans la créativité au travers des solutions qu’ils proposent. Personnellement, je crois aux vertus de l’alternance pour plus de créativité.
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