MoDem Finistère

La réforme territoriale votée en 2010 a déjà fait couler beaucoup d’encre et bien malin celui qui est capable capable à ce jour de prédire ses contours. Mais je vous livre ici quelques réflexions la concernant.
Le mode de scrutin choisi est une des clés de la réforme. On peut considérer après tout que le passage du scrutin de liste au scrutin uninominal n’est qu’un détail de forme, mais il ne faut pas minimiser son impact sur la physionomie de nos assemblées. En effet aujourd’hui, les seules assemblées relativement paritaire sont les conseils municipaux, et les conseils régionaux, grâce au scrutin de liste. Avec l’élection des conseillers territoriaux au scrutin uninominal, s’en est fini de la parité à la Région. C’est une régression évidente et un paradoxe  à l’heure où l’on met en place des mesures pour avoir augmenter la présence féminine dans les conseils d’administration des grandes entreprises.
L’égalité homme-femme va en souffrir, la justice et la démocratie aussi.
De plus, ce scrutin uninominal est « condamné » à renforcer les grands partis et à éliminer les plus petits. C’est donc un scrutin « fait pour » l’UMP et le PS… Les autres formations vont donc quasiment disparaitre de l’Assemblée régionale. Est-ce le but poursuivi ? Peut-être pas ? Mais quand le pluralisme diminue, c’est la créativité, l’émulation qui déclinent. Nul besoin d’être grand visionnaire pour prévoir le triomphe de la pensée unique. Là encore, on risque de perdre beaucoup.
La  réforme territoriale est assez floue pour l’instant, mais son mode de scrutin une réelle régression démocratique.
Nicole Jouan